|
|
||
|
3oé MEMOIRES DB PIERRE DE l'E-JOU-E.
doiers, en estant reduit à cela par la necessité : pour à laquelle subvenir les Seize lui avoient fait donner deux cents escus de l'argent d'Hespagne; plaida la cause de la guerie, injuria le Roy, et n^^Bomma que le prince •de Béart; dit que c'estoit u» meschant, ly-retique et excommunié; apella les conseillers df^ Chaalons heretiques et scismatiques. Le duc de Màiçnne y assistent
L'aprés disnée du dit jour, l'arrest dtt^arleifieoi de Chaalons aiant esté le matin lacéré en plaine audience, fust mis entre les mains de l'exécuteur de haute justice, qui lp brusla sur la table de marbre^ki Palais à Paris, sïHr les deux heures aprés midi.
Le mecredi vingt-troisième dudit mois, y eust alarme la nuit en divers endroits de Paris, sur un faux bruit qu'on fist courir qu'on vouloit couper la gorge aux se-monneus. Le colonnel d'Aubrai s'en leva de son lit, et mist en armes la dixaine do son quartier.
Le samedi vingt-sixieihe dudit mois de decembre, M. de Guise avec l'archevesque de Lion arrivèrent à Paris. Aussi fist le cardinal PeWé, que les politiques apeloient le cardinal Pelé. On disoit que c'estoit l'ame du cardinal de Lorraine (0 qui revenoit pour remuer les Estats : ame à la verité fort approchante de l'ame de l'autre en meschanceté, mais non pas en esprit.
Le dimanche vingt-septième dudit mois de decembre , messieurs les Hennequins (qu'on apeloit à Paris la grande maingnée (a), et que le feu Roy avoit surnommé
(-) L'ame dn cardinal de Lorraine : Il devoit sa fortune au cardinal de Lorraine, qui l'avoit fait conseiller au parlement, maître des requètes , évéque d'Amiens, archevèque de Sens, et qui lui avoit obtenu le chapeau de cardinal. — f») La grande maingnée : c'est-à-dire la grande famille. Elle sc composoit alors de Nicolas Hennequin, sieur
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||